La vie en presque rose dans la ville rose...

dimanche 2 mars 2008

Au poil!


J’ai un cri de détresse à lancer.

Que faire quand on est une petite chose fragile comme moi, à la peau ultrasensible, voire même intolérante selon certains dermatos, donc qui ne supporte rien; et que l’homme à qui l’on aime se frotter à longueur de temps a troqué sa peau de bébé qui sent bon, contre une barbe disgracieuse et inaccueillante?

Il dit avoir une bonne excuse :
Lui : - “c’est pour un rôle au théâtre
Moi: - ah. et c’est quand la pièce?
Lui: - en avril
moi : - ah ben parfait, tu peux la raser et la relaisser pousser 2 ou 3 jours avant la représentation!
Lui: - ah non j’ai besoin de l’avoir pendant les répétitions
Moi (sceptique) : - ah.
Lui : - en plus il faut qu’elle soit bien épaisse...
Moi (horrifiée): - tu veux dire encore plus que ça?
Lui: - Oui, bien grosse la barbe
Moi (désespérée): - mais enfin pourquoi (tant de haine)?
Lui: - ben c’est la metteuse en scène qui me l’a demandé
Moi (ironique): - ah oui... elle est mignonne... “

Et me voilà, moi la détesteuse de poils, munie d’un homme barbu, alors que je l’avais choisi imberbe...

Il faut savoir que la nature ne m’a pas gâtée sur tous les plans, mais côté pilosité elle m’a fait un immense cadeau... A savoir presque pas de poils, 3 ou 4 sous chaque aisselles, un petit buisson ardent bien placé, une petite vingtaine sur chaque demi-jambe plutôt blonds en plus... Bref de quoi économiser en esthéticienne et autre torture dépilatoire...

Résultat : les poils, je les déteste.
Et les hommes je les aime à poil, heu, sans poils, disons le minimum vital...
Comprenons nous bien, hors de questions de lui faire subir à lui aussi des tortures dépilatoires, donc autant que lui aussi soit peu fourni en fourrure par nature.
Le trip du mâle pseudo viril parce qu’il n’a pas un centimètre de peau sans poils, très peu pour moi. Je vous le laisse.

Rien à faire, la barbe je l’aime seulement sur le père noël, ou sur les hommes des autres, pas sur le mien!!!!!!

Et puis franchement une barbe, vous vous rendez compte le nombre de trucs qu’on peut stocker dedans? Des restes de nourritures, ou au moins les odeurs qui vont avec, du dentifrice, des bourres de vêtements, des peaux mortes et j’en passe...
Et puis embrasser une barbe....
Personnellement ça me pique les lèvres, le nez, ça me crée des rougeurs, c’est tellement désagréable que j’en ai parfois la larme à l’oeil, comme quand la moutarde est trop forte...
C’est trop horrible.

Ce qui est étrange, c’est que le poil entraîne le poil. Ben oui, vous connaissez des barbus bien coiffés vous? Je veux dire des vrais barbus... Non! C’est une évidence, la barbe est comme un feu vert que son propriétaire envoie au reste de son corps pour l’inviter au laisser-aller...
Donc mon homme a également troqué son adorable petite crête savamment non-coiffée, contre une masse de cheveux informe... Sous le poids capillaire se crée alors une disgracieuse raie sur le côté, qui lui donnerait presque des airs de Pine d’Huître...
Je crois que je vais le traîner de force chez le coiffeur, car cette satanée metteuse en scène n’a pas dû lui demander aussi d’être mal coiffé...
Raah pardon mais je hais cette barbe.
Encore heureux qu’elle ne lui ai pas demandé de prendre 18 kg, ou de vivre dans un cercueil pendant un mois ou je ne sais pas encore quelle idée saugrenue propre aux farfelus du théâtre.

Ah oui et puis j’ai oublié de vous parler de sa partenaire dans la pièce ...
Elle ne m’est pas inconnue, non, car il a déjà passé plusieurs mois à l’embrasser torridement pour leur précédente pièce, où ils se disputaient pourtant plutôt violemment...
Avant d’avoir l’occasion de constater la gravité des faits par moi-même, je lui avais demandé innocemment :
Moi : - “ elle est jolie?
Lui : - Mouaif... Elle n’est pas moche, elle a une beauté particulière, un peu froide, je ne suis pas sensible à son charme, disons c’est pas vraiment mon genre...”

Je ne m’inquiétais pas vraiment, jusqu’à ce que je la vois de mes propres yeux...
C’est vrai elle n’est pas moche...
C’est juste une blonde sublime, 1m80 de jambes, des lèvres pulpeuses, des yeux bleus à se damner, de belles dents blanches... Bref une banale bombe sexuelle qui s’ignore...

Pas d’inquiétude à avoir, puisqu’il n’est “pas sensible à son charme”... (soupir)
En plus cette fois-ci, ils rejouent une scène de ménage, un espèce de dialogue de sourds, où il n’est pas question de s’embrasser cette fois-ci.
Ceci-dit une des nombreuses didascalies que j’ai aperçu dans le texte m’angoisse un peu...
Du genre: il s’approche d’elle nonchalamment et lui touche le sexe.
Hum, hum....

(Didascalie destinée à l’auteur de ce post: Bon, Fanny avale ta salive maintenant!)

Avec son adresse habituelle en la matière il m’a heureusement “rassurer”, en m’expliquant que la metteuse en scène lui avait demandé pour l’instant d’ignorer les didascalies, sachant qu’elle choisirait sûrement de diriger la scène autrement.

Ouf me voilà rassurée, sachant qu’elle m’impose déjà de supporter des mois durant une insupportable barbouse, elle m’épargnera sûrement le tripotage de bombe sexuelle...
Hein? hein? Elle va m’épargner ça hein?

Sinon, je sens qu’en temps que petite-fille de coiffeuse, je pourrais faire moi-même des miracles dans sa capillarité à elle, sa capillarité de metteuse en scène abusive...

Je vais vous dire il va m’en falloir des vingtaines d’impros tendancieuses pour me venger d’une bonne dizaine de représentations à caractère tripotatif de bombe sexuelle.

Mais, mais je deviens jalouse? Alors que mon homme a une barbe moche...
Ah,ah,ah, c’est bon de rire...

Une collègue bloggeuse, http://ahquelblog.blogspot.com/, à la vie trépidante niçoise, alias Jess, recommande ce site, allez-y, il est génial, ça aide à relativiser, je me sens moins seule à avoir la poisse, je pense me mettre à y poster ça devrait enrayer le phénomène...
http://www.viedemerde.fr/