La vie en presque rose dans la ville rose...
lundi 19 mai 2008
Inspire me
L’inspiration est une chose relativement fluctuante...
Souvent je me pose la question d’où les artistes peuvent bien tirer toute leur inspiration et comment pourrais-je m’en sortir si je faisais partir de leur secte.
Vue les irrégularités de la mienne, si jamais j’avais été une rock star, j’aurais probablement sorti autant d’albums que Portishead, 1 tous les 10 ans quoi. Mon perfectionnisme légendaire m’aurait empêcher de le mettre sur le marché avant d’être sûre qu’il soit exactement ce que je voulais qu’il soit.
Ou peut-être j’en aurais sorti un seul, encensé par la critique bien-sûr, avant de mourir d’une overdose de chocolat / banane à 30 ans.
Sur scène je serais hystérique et débordante d’adrénaline, je laisserais chanter mon public à ma place, et on aurait du m’interner sur le champ si j’avais croisé par malheur mes idoles (encore en vie) dans les coulisses des festivaux où j’aurais été programmée.
Si j’avais été un peintre je n’aurais produit que des toiles inachevées, j’aurais traversé 60 “périodes de style” différentes, qu’on égrainerait avec admiration en visitant mes expos, s’extasiant sur le moindre truc moche jeté sur une toile, alors que ça n’aurait été qu’en fait des périodes de “doutage” absolu et de manque de style justement.
Si j’avais été écrivain, la page blanche ça me connaîtrait... Mais en un jour de folie, ou plutôt une nuit, je serais capable d’écrire en seulement quelques heures un ouvrage éloquent, lui aussi forcément encensé par la critique, sans manger, sans dormir, sans fricoter, sans respirer quoi, complètement excessive, comme je peux si bien le faire....
Si j’avais été scénariste, ma série aurait fait un tabac grâce au cinq premiers épisodes inédits et novateurs, puis tout le monde aurait crié à l’anarque, tellement la suite aurait été décousue et décevante...
Si j’avais été dessinatrice, je serais capable d’oublier du jour au lendemain comment dessiner mes personnages de prédilection, et je serais souvent plus intéressée par le choix de mes feutres, ou le choix des couleurs que par le dessin lui-même. Puis j’aurais tout le temps la langue bêtement pendue sur la lèvre, vous savez ces signes
d’application, ses espèces de tics que l’on a depuis tout petit; et donc forcément en dédicace je serais ridicule...
Si j’avais été actrice de cinéma, j’aurais probablement passé mon temps à faire la conne en coulisses avec les autres acteurs et foutre le bordel sur le plateau de tournage, plutôt que de me concentrer violemment sur la profondeur de mon rôle et ses conséquences sur ma carrière. Au théâtre, j’aurais enfin trouver l’utilité du volume sonore démesuré de ma voix, mais je me serais sûrement plus rappelé du texte des autres que du mien.
Si j’avais été styliste de mode, je n’aurais dessiner des vêtements que pour moi, qu’aucune anorexique n’aurais pu porter ou alors juste pour se déguiser, j’aurais donc bouleversé les conventions de la mode, et tout le gratin m’aurait haïe pour ça.
Bref mieux vaut que je sois une chargée de communication au chômage, écrivant un blog anonyme avec parcimonie, et à la recherche de son inspiration d’antan...