La vie en presque rose dans la ville rose...
jeudi 12 avril 2007
Le Soleil savait...
Il y a quelques jours, une terrible et sournoise maladie a emporté Alain, le père de mon meilleur ami depuis bientôt 9 ans, Fabien.
Le jour de ses obsèques, le soleil savait.
Le soleil savait qu’il se devait d’être de la partie, de se parer de ses plus atours, pour rendre hommage à cet homme qui tant de fois, avait su le contempler, le capturer dans ses pinceaux, et nous permettre de l’admirer sur ses toiles...
Le soleil savait que sa famille et ses amis avait besoin de la chaleur de ses rayons, pour supporter le froid soudain que laissait son absence.
Le soleil savait qu’Alain n’aurait pas voulu voir son entourage plongé dans une torpeur de tristesse sous un ciel gris, mais qu’il se réjouirait de les voir réunis au soleil autour de sa femme adorée et de ses enfants, après quelques notes de Louis Amstrong et de Brassens.
Le soleil savait que sa présence sublimerait, tout le temps et l’amour qu’Alain avait consacré à son splendide jardin.
Le soleil savait l’apaisement qu’il procurerait à nos yeux rougis par les larmes, d’avoir entendu ses proches et ses fils lui témoigner avec douceur, simplicité et émotion leur amour éternel. En nous arrachant même un sourire, à l’évocation de son jeu de mot favori. Nul doute c’est héréditaire.
Le soleil savait qu’il me fournissait une meilleure excuse que la coquetterie pour dissimuler mes yeux derrière mes lunettes de soleil. Il était préférable que tout le monde ne devine pas à travers eux, la peine que je ressentais, de voir une femme si aimante, privée injustement de son époux; et mon meilleur ami et son frère, privés si tôt de leur papa.
Le soleil savait, lui et voyait bien la compassion mêlée de fierté, qui m’envahissait et que je ressentais de voir mon Féfé, digne, fort pour sa mère, sa chérie à son bras.
Le soleil savait qu’en se reflétant dans la chemise blanche de Fabien, il rendrait évident aux yeux de tous que Fabien avait hérité de la douceur, du naturel, de la pureté et de la sincérité de son papa.
Le soleil savait qu’en se baladant dans les cheveux poivre et sel de Manu, le grand frère de Fabien, il révélerait également aux yeux de tous, la sensibilité de ce garçon secret.
Le soleil savait que sa présence conforterait les proches d’Alain, dans l’idée qu’Alain serait toujours là parmi eux, avec eux, pour eux: dans un rayon de soleil, dans la brise qui caresse leurs cheveux, dans la douceur des regards, des paroles et des gestes qu’ils s’échangeraient.
Fabien je serais moi aussi toujours là pour toi. Je t’aime.