Bon, désolée, le post d’aujourd’hui ne sera pas super funky...
Tout n’est pas toujours funky, ben moi non plus.
Même si en ce moment je vois la vie en rose , mon compte en banque, lui, ne manque pas de me rappeler qu’en ce qui le concerne, il est plutôt dans le rouge foncé.
Je songe un jour à écrire le guide de survie du smicard français, mais je suis sûre que je suis pas la plus douée au jeu des bons plans pour payer moins...
En effet, il faudrait pour ça m’ôter le morceau de cerveau qui gère la générosité et l’honnêteté.....
Certes, j’ai fait le choix pas des plus évident, d’entreprendre de sacrifier quelques années de ma jeune vie, pour apprendre un métier qui me plaît, un métier pour lequel je suis faite, un métier qui me permette de me lever le matin, sans avoir envie ou de me flinguer ou de flinguer mon supérieur hiérarchique... Donc de bosser dans l’évènementiel culturel.
Mais pour cela, j’ai aussi accepté tacitement de misérer.
Il me paraît évident de toute manière que le monde du travail va plus que mal en France, et que je dois déjà m’estimer heureuse d’avoir un métier, un logement et la santé.
Il n’empêche, que quand j’y songe mon avenir me terrorise, vais-je donc passer encore 10 ans de ma vie au smic dans des structures culturelles, qui n’auront jamais les moyens (vu l’intérêt du gouvernement pour la culture) de rémunérer mon travail à sa juste valeur?
Dois-je renoncer à mon petit appart warholien et douillet pour habiter dans un cagibi?
Ou pire retourner chez mon père, auprés de mon frère, et subir à nouveau les humeurs des mâles de la famille?
Ou encore, vais-je prendre la décision raisonnable mais atroce, de cesser de faire le métier que j’aime, pour me tuer à petit feu en faisant des boulots que j’abhorre, mais qui me permettront peut-être de vivre autrement qu’à découvert.
Quoique, de toute façon, les impôts veillent au grain, et font bien en sorte que l’on ne puisse jamais pousser ce soupir de soulagement qui dit: “ eh ben ce mois-ci je vais peut-être y arriver”...
Renoncer, ça serait faire le sacrifice de l’enfant qui vit et rêve encore en moi. Et cette petite fille, je l’aime trop pour lui tuer son rêve, elle a eu sa part de galères, il lui faut sa part de bonheur maintenant.
Je sais que ce post peut être honteux, si j’ouvre les yeux et que je regarde autour de moi la misère ambiante... Je compatis, que puis-je faire d’autre?
J’espère me rappeler le jour où je gagnerais décemment ma vie (quand je serais grande), de ces moments de gélères intenses, et j’espère pouvoir soulager d’autres personnes autour de moi qui seront plus dans le besoin que moi.
Comment faire comprendre aux jeunes qui bossent pour Medecins du Monde et qui m’arrête régulièrement en ville, pour mettre en place un don régulier par prèlevement mensuel, que si j’accompli ce noble geste, je serais interdit bancaire...
Dans ces moments là, mes envies d’évasion londonniennes, me reviennent en force, je sais ce que vous pensez vous les “ raisonnables” en lisant ça: “Tu sais Londres, c’est l’horreur, le niveau de vie est atroce, le logement c’est l’enfer....gnagnagna...”
Il y en a qui pensent que la misère serait moins pénible au soleil, c’est sûrement vrai, mais moi je pense que la mienne de misère me serait moins pénible, sous la pluie du Great London, en traversant Picadilly, Portobello Road ou Covent Garden, avec un cookie aux pépites de trois chocolat de chez Ben’s Cookies, et un chocolat chaud aux épices de Camden Market.
J’irais traîner ma misère ailleurs...
C’est décidé, si Sarko passe, je me casse.