La vie en presque rose dans la ville rose...

mardi 19 décembre 2006

Draguer ou etre draguée? Telle est la question...


Mais quelle est donc cette force obscure, supérieure et incontrôlable qui me pousse à abandonner parfois, la chaleur rassurante de ma bouillote en fourrure zébrée, le confort douillet de mon canap' et de son plaid polaire, un bon film choisi par mes soins et les yeux de ma chienne, remplis d'un amour pour moi inégalable et sans bornes ?

Réponse: le manque affectif...quelle saleté!

Le manque affectif a au moins cet avantage, qu'au moment où il devient vraiment insoutenable, il nous pousse dans nos retranchements, et nous oblige à nous mettre dans un état second en quête de quelques bribes d'attentions de la part de quelqu'un pour qui nous éprouvons tout du moins un peu d'intérêt.

Moi, MadameJeContrôleLaSituation (enfin du moins c'est ce que je crois...) me retrouve alors dans des situations cocasses, provoquée par ce fameux état second, où pour le coup je ne maîtrise plus grand chose...

Draguer ouvertement? Et accepter de perdre la maîtrise de la situation? Pas question de ça non, non... Trop risqué! Trop implicant! J'ai une réputation à tenir moi! Non, il s'agirait plutôt de minauder, de sourire, d'adopter une attitude lascive, mais abordable. Etre sociable mais pas trop, être gentille mais pas trop, être drôle mais pas trop....

Bref tout ça revient à dire, se protéger honteusement, pour ne plus avoir mal, ne plus être déçue, ne plus être malmenée par ses sentiments, ne plus risquer d'y laisser des plumes
= se barricader, se vacciner contre la grippe sentimentale, virus mortel s'il en est...
Tiens, ça me fait penser à cette phrase de Woody Allen: "La vie est une maladie mortelle, sexuellement transmissible". tellement vrai...

Dans ce cas là, puisque la peur nous tenaille, au moins se laisser draguer... pas de risques, pas d'implication, juste le choix de rentrer dans le jeu ou pas...

Si on est pas client, et bien on évince poliment, ou plus brutalement quand la comprenette est bouchée, endossant alors le rôle du bourreau briseur/seuse de coeur impitoyable...

Si on est client, et bien on rentre dans le jeu, MAIS et c'est là toute la sournoiserie inévitable de la drague, alors que l'on se croit à l'abri n'ayant pris aucune initiative, et alors que l'on croit rentrer innocemment dans le jeu, c'est là précisement que le drame se produit!

On baisse la garde, dépose les armes et les rames, et là c'est vraiment le drame!
On est vulnérable, à la merci du dragueur qui n'en a pas l'air, on tombe sous son charme...

Et là, dans un laps de temps trés court, qui suit en général le moment où naïvement on se dit: "J'avais tort, d'être farouche, c'est quand même bien agréable de se laisser séduire, il a pas l'air comme les autres blablabli blablablapauv'tâche..."; c'est précisement là que l'on découvre que le moyen que cet interlocuteur malin et néanmoins charmant, a trouvé lui, pour se protéger n'est autre que:.....SUSPENS: "draguer à court terme"...

Sans fondements, l'envie y était certes, mais dans l'instant T, il suffit de quelques heures pour que le charme cesse d'agir, il s'agirait quand même pas que la proie croit vraiment que l'on s'interesse à elle...
Il s'agirait pas qu'elle croit que : je ne suis pas comme les autres, qu'au fond je suis un gars bien, moi aussi en manque d'affection, mais que la peur viscérale de perdre une once de ma précieuse liberté (aimer ne rime-t-il pas avec emprisonner?), enchaîne tristement à un rôle de "connard comme les autres"...
Je fais illusion, et elle retourne blasée retrouver sa bouillote zébrée et son chien énamouré.